L’histoire de Moshe Hammer, né en Hongrie.
Le violoniste torontois Moshe Hammer adore sa ville. Ainsi, au début des années 2000, lorsque la violence armée faisait manchette après manchette, la situation ne lui plaisait pas beaucoup. L’été 2005 a été un tournant pour lui.
« Les enfants et les jeunes étaient de plus en plus touchés, affirme t il. J’ai commencé à me demander si je pouvais transformer ma passion pour la musique et en faire quelque chose qui pourrait aider. »
Il s’est dit qu’en réorientant l’attention accordée à la violence vers les violons, il pourrait créer des espaces sûrs pour les enfants et peut-être leur montrer quelque chose qui pourrait les passionner.
Le résultat de cette réflexion est The Hammer Band (en anglais seulement), un organisme de bienfaisance qui offre des cours de violon gratuits dans des écoles situées dans les communautés défavorisées de Toronto. M. Hammer a lancé ce programme dans une école de North York avec seulement 20 violons. En 2020, le programme comptait 1 000 élèves inscrits dans 42 écoles et employait 8 professeurs. Jusqu’à maintenant, 8 000 élèves y ont participé.
Plus qu’un simple programme de musique, The Hammer Band enseigne aux élèves l’art d’écouter, l’autodiscipline, la tolérance et les fruits du travail en harmonie, tout en favorisant un sentiment d’appartenance.
M. Hammer est tombé en amour avec le violon à l’âge de 6 ans, lorsque ses parents l’ont amené à un mariage où se produisait un groupe de musique klezmer qui comprenait un violoniste.
« Je me suis tenu à ses côtés toute la soirée, complètement captivé. Le lendemain, j’ai supplié mes parents de m’acheter un violon, » raconte M. Hammer.
Né en Hongrie, il n’était qu’un bébé lorsque ses parents et lui ont déménagé en Israël, où il a grandi et étudié la musique. Il est arrivé au Canada au début de la vingtaine pour se joindre à l’Orchestre symphonique d’Edmonton. Plus tard, il a vécu à Calgary pendant 10 ans, puis il est déménagé à Toronto et y est resté.
La carrière de musicien classique de M. Hammer l’a fait voyager partout dans le monde, mais il n’est pas à la recherche d’un nouveau chez soi : « Lorsque je suis arrivé au Canada, j’ai tout de suite été accueilli, et j’aime toujours être ici, explique M. Hammer. Selon moi, c’est le meilleur pays sur Terre. Le violon m’a donné la chance de vivre ici, et je peux maintenant en profiter pour donner au suivant grâce à The Hammer Band. »
Les cours commencent habituellement en troisième année, mais The Hammer Band compte quelques étudiants d’université et même un parent.
Les fils d’Ui Chheng Quanh ont été inscrits pendant plusieurs années. Mme Quanh a toujours été passionnée de musique, mais elle n’a pas pu l’étudier dans sa jeunesse. Elle a fini par demander à M. Hammer s’il accepterait de lui enseigner et, comme il est d’avis que la musique devrait être accessible à tous, il l’a fait volontiers.
« Moshe m’a donné cette occasion, dit elle. Lorsque je joue, je me sens plus heureuse. »
Sukhwinder Singh Buall, directeur de la Beaumonde Heights Junior Middle School, remarque le même effet chez ses élèves.
« Le programme améliore leur bien être ainsi que leur santé sociale et émotionnelle, affirme M. Buall. Moshe est inspirant, passionné et prêt à travailler avec des élèves en difficulté. »
Avec le passage aux cours virtuels (ou hybrides) en raison de la pandémie de COVID-19, le programme peut maintenant joindre un plus grand nombre d’enfants. Dans l’avenir, M. Hammer espère l’offrir dans plus d’écoles à Toronto et ailleurs.
« C’est tellement gratifiant de voir les enfants qui participent au programme grandir, autant comme musiciens et que comme personnes, devant mes yeux, » soutient M. Hammer.
Source: Canada.ca/immigration