L’histoire de Felicia Voss Shafiq, d’origine de Fidji. Récits d’immigrants #001
Felicia Voss Shafiq, paralympienne et attaquante de la formation de départ au sein de l’équipe féminine canadienne de volleyball assis, n’a pas grandi en pratiquant des sports. Felicia est née et a été élevée aux Fidji, et elle dit que dans sa culture et sa famille, l’accent était placé sur les études et les carrières professionnelles.
À l’heure actuelle, Felicia est avide d’encadrer ou d’enseigner quiconque souhaite en apprendre sur le volleyball assis, et elle l’a fait auprès d’enfants en situation de handicap. Elle consacre également du temps au programme de parrainage par les pairs de la Coalition des amputés du Canada, laquelle jumelle des personnes qui font face à la perspective d’amputation à des personnes qui sont amputées depuis un certain temps.
« Les conversations peuvent être difficiles, dit elle. Mais l’objectif est de les aider à trouver de l’espoir ».
Sheena King, une représentante régionale du programme et physiothérapeute au G.F. Strong Rehabilitation Centre, à Vancouver, se souvient du moment où Felicia est entrée en contact avec un homme dans la vingtaine qui a subi une amputation suivant un traumatisme et ressentait le désespoir à l’égard de son avenir.
« Il croyait que jamais il ne referait du sport ou d’autres activités de prédilection, raconte Sheena. Mais Felicia l’a vraiment encouragé. »
Ce n’est qu’à 25 ans, grâce à l’encouragement de ses amis, qu’elle a fait sa première incursion dans le monde du volleyball. À cette époque, elle habitait dans la région de Vancouver et travaillait dans le soutien au produit au sein d’une société de génie logiciel. Elle a eu le coup de foudre pour ce sport, et a compétitionné régulièrement au cours des six années qui ont suivi.
Un jour, le matin d’un tournoi, Felicia s’est réveillée malade. Son état s’est détérioré rapidement, et elle a été transportée d’urgence à l’hôpital, où elle a reçu un diagnostic de pneumonie à pneumocoque. Elle a subi un choc septique après le développement d’une septicémie, et est tombée dans le coma. Bien que ses médecins avaient bon espoir qu’elle se rétablirait complètement, ils ont fini par prendre la décision difficile d’amputer ses deux jambes sous le genou.
« J’étais anéantie, a fait savoir Felicia. Le volleyball m’avait procuré tellement de joie. Je ne pouvais même pas passer à côté de parcs où j’avais déjà joué sans me sentir émotive. »
Sa réadaptation a pris plus de trois ans. Un physiothérapeute a encouragé Felicia à essayer le volleyball assis, mais ça ne l’intéressait pas—jusqu’à ce qu’un ami ait mentionné qu’il pouvait l’imaginer sur un podium, recevant une médaille dans ce sport. La prochaine fois que l’équipe féminine nationale était en Colombie Britannique, Felicia a décidé de prendre contact avec l’équipe et d’essayer le volleyball assis—et elle a à nouveau eu le coup de foudre.
« Non seulement ce sport est-il exigeant, mais les femmes sont incroyables. Et tout le monde me ressemblait, plus ou moins », a-t-elle dit.
Peu après que Felicia s’est jointe à l’équipe en 2015, l’équipe s’est qualifiée aux Jeux paralympiques de 2016 à Rio de Janeiro. Plus récemment, l’équipe s’est qualifiée aux Jeux paralympiques de Tokyo, finissant en quatrième position, et a obtenu la médaille d’argent aux Championnats du monde de 2022 ainsi qu’à la Coupe du monde de 2023.
L’entraîneuse en chef, Nicole Ban, dit que Felicia avait un petit quelque chose de spécial dès le début, et qu’elle a vu Felicia « s’épanouir et devenir une personne forte et confiante qui ouvre la voie à d’autres doubles amputés ».
Félicia est une source d’inspiration, une mentore et entraîneuse attentive, une coéquipière dévouée et une adversaire redoutable sur le terrain de volleyball, mais elle est bien plus encore. À surveiller lors des jeux de Paris de 2024.
Source: www.canada.ca/
